Les chroniques économiques de Bernard Girard

8.10.08

L'idée de nationalisation des banques fait son chemin

Les britanniques doivent annoncer ce matin une prise de participation dans leurs banques, une nationalisation partielle, en somme. La France ne serait pas loin de faire de même en cas de défaillance d'un établissement bancaire si l'on en croit Rue 89 qui se demande si Sarkozy ne va pas nationaliser les banques.

Ce serait évidemment la meilleure solution pour ramener la confiance (des banques soutenues par l'Etat sont, par construction, solides) et introduire de nouvelles règles de fonctionnement (par la présence de représentants de l'Etat dans les Conseils d'administration). Le seul inconvénient est que cette mesure risque de créer des distorsions de concurrence si elle est réservée aux seules banques en difficulté, comme le montre l'exemple britannique de Nothern Rock : cette banque ne s'est jamais mieux portée depuis qu'elle est nationalisée. Il faudrait donc nationaliser toutes les banques. Et cela, bien sûr, risque de coûter très cher.

On trouvera une analyse plus approfondie de cette question dans ma chronique du 07/10/08 : Crise du crédit, crise de confiance.

Crise : la faute à la Chine?

Alors que l'on ne parle plus que de remettre des règles là où elles manquent, les libéraux sont à la peine. Il leur faut trouver de bons arguments pour justifier leur opposition à toute nouvelle réglementation du secteur financier. Et le mieux est, bien sûr, de construire des scénarios qui expliquent que la crise n'a rien à voir avec l'absence de régulation. C'est ce que fait avec un certain talent Sebastian Mallaby dans un récent papier du Washington Post : Blaming deregulation. Sa thèse tient en peu de mots.

Au début des années 90, l'arrivée sur le marché de la Chine a tout changé :
- ses produits bon marché ont permis de contenir l'inflation sur les produits de consommation courante,
- les capitaux qu'elle a accumulés ont été reversés aux Etats-Unis, faisant monter le cours des actions de manière inconsidérée,
- plutôt que de lutter contre l'inflation des actifs, la FED a laissé courir, d'où la catastrophe.

Astucieux? certainement. Pertinent? A voir…

7.10.08

Crise du crédit, crise de confiance

La crise aujourd'hui le coeur de notre système économique : les banquiers ne se font plus confiance, et cela asphyxie l'économie. Une solution séduit un nombre croissant d'économistes : la nationalisation des banques en difficulté qui permettrait
- d'apporter à ces établissements la garantie de l'Etat,
- et d'assurer des contrôles sur leur fonctionnement depuis leur tête : les conseils d'administration dans l'attente de nouvelles réglementations.




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